Du 15 au 25 mai 2011 |
Grâce à l'autoroute, nous arrivons rapidement à Bireçik en milieu d'après-midi mais ne trouvons pas d'hôtel libre pour le soir. Nous décidons de découvrir les gravières situées au nord du pont sur la rive droite de l'Euphrate. Il faut en fait aller assez loin car les premiers plans d'eau n'accueillent que quelques prinias graciles et blongios nain.
Le spectacle se situe en effet dans de plus anciennes et plus vastes gravières où nous entr'apercevons notre premier cratérope d'Irak avant d'en voir plusieurs autres avant la tombée de la nuit. Quelques moineaux de la Mer morte fort bruyants installent leurs nids en boule dans les arbustes surplombant les phragmitaies et les francolins noirs se répondent depuis le sommet de leur butte de terre. Le cormoran pygmée est commun, de même que le héron gardebœufs et le bihoreau gris. Plusieurs ibis chauves survolent l'Euphrate avant de regagner leur dortoir dans la falaise. À la tombée de la nuit, nous partons en direction de la ville de Bireçik pour repérer — assez facilement finalement — 3 petits-ducs de Bruce dans les jardins du célèbre café. Après un bon dîner, nous retournons au bord des gravières et observons un engoulevent d'Europe dans les phares. Le coin où nous avons choisi de planter nos tentes sera finalement un très mauvais choix car deux camions n'ont cessé de faire des allers-retours toute la nuit à deux mètres de nous !
Malgré une nuit agitée nous sommes heureux de voir le soleil se lever pour remballer nos tentes. Ayant rencontré la veille des ornithologues hollandais, nous décidons de prospecter un oued à l'est de Bireçik où le moineau pâle semble bien représenté. À la sortie des gravières, nous croisons 3 vanneaux éperonnés ainsi qu'un petit groupe d'ibis chauves occupés à fouiller un compost. Une huppe les accompagne. Ce sera pour l'anecdote la seule du voyage que je réussirai à photographier alors qu'il s'agit d'un des oiseaux les plus communément observés durant notre périple !
Nous arrivons à l'entrée de l'oued sous un ciel gris menaçant. Après seulement quelques dizaines de mètres de marche, nous entendons le chant stridulant du moineau pâle et observons un oiseau posé en évidence sur une branche sur les hauteurs du ravin. L'oiseau se laisse assez facilement approcher et est même attiré par la repasse de son chant, ce qui est quand même étonnant pour un moineau ! Sur le même buisson où il égrène sa ritournelle peu mélodieuse vient se poser un agrobate roux (un des rares observés et le seul photographié du périple). Sympa !
Le ciel se montrant de plus en plus menaçant, nous décidons de retourner à notre véhicule pour rejoindre Serge qui a préféré rester aux abords des gravières pour bien dessiner le cratérope. Jean-Paul et moi choisissons de traverser un verger de pistachiers quand nous sommes interpelés par les cris (peut-on parler de chant ?) d'un moineau. C'est en fait le rare moineau à gorge jaune que nous venons de découvrir ! Du coup Jean et Dominique reviennent en urgence depuis la voiture pour l'observer. Quant à moi, j'effectue avec la voiture un demi-tour quelques centaines de mètres plus loin au beau milieu d'une grande troupe d'étourneaux roselins extrêmement farouches. Un seul daignera me laisser le temps de prendre une photo. Nous observerons de grandes troupes en vol de cet oiseau dans le secteur de Bireçik et au niveau du Nemrut Dagi mais sans possibilité de les photographier à nouveau.
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