VOYAGE ORNITHOLOGIQUE EN GUYANE FRANÇAISE

du 1 au 12 octobre 2009 

Nous quittons donc Saül sans trop de regrets (surtout en ce qui me concerne) et retrouvons Patrick à l'aéroport de Cayenne en fin de matinée. La forêt amazonienne vue du ciel est vraiment impressionnante.

Nous partons en début d'après-midi vers la montagne de Kaw. La promenade en bateau sur le marais est annulée à cause des averses violentes qui sont prévues pour tout le week-end. Dommage ! Nous allons néanmoins jusqu'au débarcadère pour y observer un martin-pêcheur d'Amazonie. Une visite au lek des coqs de roche orange me permettra de voir un mâle durant quelques courtes secondes avant qu'il ne disparaisse en contrebas. Le soir, nous assistons à la chasse de 5 engoulevents à queue courte (Lurocalis semitorquatus) juste au-dessus de nos têtes. Nous sommes réveillés en fin de nuit par le vacarme assourdissant d'une bande de singes atèles. En repartant vers Cayenne, nous observons un sarcoramphe roi et son jeune sur un arbre assez loin et un batara tacheté que Serge aura le temps de dessiner. En arrière de la zone de point de vue, de nombreux oiseaux défilent pour se nourrir de fruits sur un même arbre. Malheureusement à une distance trop grande pour photographier quoi que ce soit. J'y observerai néanmoins les cotingas de Daubenton, de Cayenne et pompadour ainsi qu'une petite troupe de callistes septicolores.

Nous sommes de retour à Montjoly pour le déjeuner et c'est l'occasion d'observer les oiseaux du jardin dont la sympathique émeraude orvert et la buse à échasses.

Dernier passage au vieux port de Cayenne en fin de journée. Le spectacle y est à nouveau exceptionnel avec ces ibis rouges à quelques dizaines de mètres en compagnie des 4 espèces d'aigrettes et du bihoreau violacé. Parmi les limicoles sont présents le chevalier criard, le courlis (corlieu) hudsonien, le bécasseau semipalmé et le tournepierre à collier. Enfin, je fais une nouvelle coche avec le conirostre bicolore. À la tombée de la nuit, les vols d'ibis rouges se succèdent en grand nombre. L'espèce se porte à nouveau bien en Guyane !

Lundi matin. Dernier jour en Guyane. Nous partons au sud de Cayenne sur une piste que Patrick apprécie pour sa richesse avifaunistique. Au bout d'une centaine de mètres, nous comprenons vite que le paysage n'est plus celui que Patrick connaissait il y a quelques mois encore. Tout est bouleversé et saccagé pour faire place à une sorte de lotissement. Les oiseaux sont peu nombreux et surtout uniquement visibles à la cime des arbres, ce qui explique que je n'ai pu faire que quelques photos souvenirs. Nous y avons néanmoins observé plusieurs jacamars à longue queue, une troupe de caïque à tête noire, une pione violette, une buse blanche et des martinets de Cayenne dans le ciel. Un ultime passage à la montagne de Kaw sera totalement inutile car aucun oiseau ne s'est montré en cette fin de matinée.

En conclusion de ce voyage qui était pour moi une première dans le continent sud américain : même si les oiseaux n'étaient souvent (dans les zones de forêt) pas au rendez-vous, je ne regrette pas d'avoir choisi la Guyane alors que plusieurs ornithos m'avaient conseillé d'aller plutôt au Vénézuéla où les oiseaux sont plus nombreux, moins farouches et surtout mieux protégés. Le fait de voyager sur le territoire français est toujours plus rassurant (je ne suis pas un grand aventurier comme Serge :-) et surtout l'accueil des ornithos guyanais a été formidable tout au long du séjour. On sent en plus qu'il s'agit d'une région où beaucoup de choses sont encore à découvrir ce qui fait que la passion des ornithologues locaux est encore intacte ! Côté chasse, nous n'avons rencontré que 2 porteurs de fusil mais il est clair que nous n'avons pas vu de mammifères ni de gros oiseaux type hocco. Les psittacdés et les toucans étaient également très farouches. La chasse anarchique reste a priori un problème important en Guyane même si Serge a noté un net changement par rapport à son séjour du milieu des années 1990.