Limicoles, Gangas et Pigeons d'Europe *****

par Paul GÉROUDET

Tome 1 : 240 pages, 1982
Tome 2 : 260 pages, 1983

éditions Delachaux & Niestlé


 

Ces deux ouvrages - qui n'ont pas encore été mis à jour par Michel Cuisin - reprennent deux précédents ouvrages intitulés, l'un "Les Échassiers" datant de 1942 et révisé en 1948, l'autre "Les Rapaces, les Colombins et les Gallinacés" de 1940, révisé en 1947, les Rapaces formant désormais un ouvrage à part entière.

Le premier de ces deux volumes traite de l'Huîtrier pie, de l'Échasse blanche, de l'Avocette élégante, des Oedicnèmes, Courvites et Glaréoles, des Gravelots, Pluviers et Vanneaux, des Bécasseaux et du Combattant varié.

Le deuxième volume englobe les Bécassines, la Bécasse des bois, les Barges, Courlis et Chevaliers, le Tournepierre à collier et les Phalaropes. Sont ensuite traités dans le même ouvrage, les Gangas, puis les Pigeons et Tourterelles.

L'illustration est volontairement limitée à quelques planches en couleurs de Paul Barruel , plusieurs croquis de Denis Clavreul et quelques photographies en noir et blanc car c'est avant pour la qualité du texte de Paul GÉROUDET que toute sa collection est depuis plus de 50 ans LA référence pour toute l'ornithologie francophone.

Vous y trouverez de nombreux détails sur le comportement des oiseaux mais surtout, et c'est ce que je préfère dans le texte de Paul GÉROUDET, ses paragraphes d'introduction où il relate ses souvenirs et ses observations de l'espèce en question :

«Sept heures du matin. La chaleur d'août écrase déjà le lac inondé de lumière, qu'aucun souffle d'air de ride encore. Au large, un pêcheur achève sans hâte de relever ses filets à peu près vides et les mouettes elles-mêmes semblent paresseuses. Ai-je cru entendre des sifflements lointains ? Un instant plus tard, ils se précisent, deviennent plus proches : cou-hû... cou-hû... Des Courlis cendrés à n'en plus douter. Enfin, à peine visibles à contre-jour, sept oiseaux groupés apparaissent dans le ciel, à environ trente mètres au-dessus des eaux ; des silhouettes aux ailes pointues, le long bec courbe égrenant de temps en temps des appels nonchalants. De leur vol soutenu, ils poursuivent tout droit leur voyage vers le sud-ouest, se perdent dans le poudroiement du soleil... et leurs cris espacés s'éteignent bientôt.
La flûte magique de ces migrateurs retentit et se prolonge dans mes pensées. J'y retrouve le vaste marais où les trilles merveilleux des courlis se répondaient en avril, mon émotion de découvrir au sein des herbes dures la croix des quatre oeufs verts et bruns, plus tard les poussins pépiants et habiles à se cacher. Réminiscences romantiques, certes, et mélancoliques parce que ce marais n'est plus. Aujourd'hui, c'est plus loin qu'il faut aller pour éprouver la fascination de ce chant, et demain ce sera plus loin encore... Chaque fois pourtant, quand j'entends les modulations familières passer dans le ciel, je suis heureux de savoir qu'il y a toujours des Courlis cendrés en voyage, des marais où ils naissent et chanteront au temps des noces.
»

La collection entière est assez onéreuse mais doit être votre prochain achat après le guide d'identification de base.

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