Vautour moine - Black Vulture
Aegypius monachus - famille des Accipitridés


Vautour moine
(Aegypius monachus)
Monfragüe (Espagne) - 18.05.2005
Nikon D70 + Sigma APO 170-500 mm
(photo Hervé MICHEL)


Vautour moine
(Aegypius monachus)
Monfragüe (Espagne) - 18.05.2005
Nikon D70 + Sigma APO 170-500 mm
(photo Hervé MICHEL)

Vautour moine
(Aegypius monachus)
Monfragüe (Espagne) - 18.05.2005
Nikon D70 + Sigma APO 170-500 mm
(photo Hervé MICHEL)


L'année du vautour moine

Le vautour moine, come la plupart de nos grands rapaces, est un oiseau sédentaire nichant sur des arbres en colonie beaucoup plus petites que celles des vautours fauves, les nids étant distants de quelques centaines de mètres à plusieurs kilomètres. La ponte de l'uf unique a lieu début mars et son incubation dure 52 à 54 jours. L'envol du jeune a lieu au bout de 4 mois seulement. Le jeune de 1996 des Grands Causses s'est envolé le 28 août.

Où voir le vautour moine

Le vautour moine, après 89 ans d'absence ­ la dernière preuve de nidification date de 1903 ­ est enfin de retour dans le ciel français. Les premiers relâchers d'oiseaux ont eu lieu en 1992 dans la région des Grands Causses, dans le sud du Massif Central, à l'endroit même où est implantée la nouvelle colonie de vautours fauves. 6 individus ont été relâchés sur ce site en 1992, 2 en 1993, 3 en 1994, 2 en 1995 et 6 en 1996. Le programme de réintroduction prévoit d'atteindre le total d'une cinquantaine d'individus en liberté dans le ciel cévenol. 1996 restera une année mémorable pour le vautour moine en France puisqu'un couple issu du programme de réintroduction a de nouveau élevé un jeune dans la nature. Pour l'observer, il faut donc se rendre dans les gorges de la Jonte.
Par ailleurs, la population espagnole étant florissante (un millier de couples en 1996), quelques rares individus sont parfois observés avec les vautours tout le long de la chaîne pyrénéenne. Il est fort probable que le nombre d'observations augmente considérablement dans les années à venir.

Observer le vautour moine

Comme toutes les espèces de vautours, il est illusoire d'espérer observer le vautour moine posé en train de se reposer sur un promontoire et surtout en train de dominer les vautours fauves à la curée sur un cadavre de mammifère. Contrairement à son cousin, le vautour moine niche au sommet d'un arbre. Les colonies sont beaucoup plus lâches que celles des vautours fauves et surtout beaucoup plus difficiles à observer que celles de ces derniers qui sont regroupées à flanc de falaise. Le vautour moine est également nettement moins grégaire, ses colonies ne comportent que quelques couples et il est rare d'observer plus d'une demi-douzaine d'oiseaux ensemble.
C'est donc en vol que les observations du vautour moine se font le plus fréquemment, lorsqu'un ou plusieurs oiseaux se mèlent au carrousel des vautours fauves tournoyant au-dessus de la vallée.

De quoi se nourrit le vautour moine

Identifier le vautour moine

Avec ses 2,80 mètres d'envergure, le vautour moine est le plus grand de nos rapaces. Sa silhouette en vol est typique car ses ailes rectangulaires et fortement digitées à leurs extrémités, apparaissent courbées vers le bas lorsque l'oiseau est vu de face. Son plumage uniformément sombre et sa queue légèrement cunéiforme le distinguent du vautour fauve toujours plus contrasté.
Posé, le masque noir du jeune permet de le différencier de l'adulte.

Entendre le vautour moine

Comme tous les vautours, le vautour moine est particulièrement silencieux.

Le vautour moine et l'homme

Persécuté au même titre que tous les rapaces, le vautour moine a disparu de France au tout début de ce siècle. Exclusivement charognard, son rôle de nettoyeur de la nature n'a été compris que tardivement mais sa protection intégrale par la loi est arrivée trop tardivement pour le sauver. Ainsi, après la réintroduction réussie du vautour fauve dans les Cévennes, la décision de faire de même avec le vautour moine a été logiquement prise.
Aujourd'hui que sa destruction directe par le fusil et le poison semble révolue, l'avenir du vautour moine est plus que jamais liée à la persistance de l'élevage ovin dans ce secteur des Grands Causses pour que les cadavres de moutons lui procurent suffisamment de nourriture pour sa survie. L'enfouissement des lignes à très haute tension dans lesquelles les vautours entrent en collision par temps de brouillard est également une mesure à prendre de toute urgence pour que le programme de réintroduction soit une réussite totale.


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© Hervé MICHEL 2005