le Milan royal
Milvus milvus - famille des Accipitridés

 
carte de répartition (cliquez sur la carte)


L'année du milan royal
Où voir le milan royal
Observer le milan royal
De quoi se nourrit le milan royal
Identifier le milan royal
Entendre le milan royal
Le milan royal et l'homme

 

L'année du milan royal

Dans certaines régions de France, le milan royal est présent toute l'année alors que dans le Nord-Est de la France et l'Est de la Belgique, les hivernants sont fort peu nombreux.
C'est fin février que les petites troupes de milans royaux reviennent de la Péninsule ibérique et du sud-ouest de la France, parfois du Maghreb où ils ont passé quelques mois. De petites colonnes, comprenant 5 à 20 individus en général, s'étirent au-dessus de nos paysages et, pour la plupart, poursuivent nonchalamment leur route vers d'autres contrées d'Europe de l'Est ou du Nord.
Ceux qui nichent chez nous entreprennent alors leur parade nuptiale, faite de vols acrobatiques et de miaulements plaintifs. Aussitôt le nouveau nid construit à la fourche d'un arbre ou celui de l'an dernier rechargé, la femelle pond 3 ufs, généralement en avril, qui seront couvés pendant 30 jours. Les jeunes ne seront volants qu'au bout de 45 à 60 jours.
Le départ des oiseaux s'échelonne de début août à début novembre, avec un net pic migratoire en octobre. Quelques oiseaux hivernent dans le quart Nord-Est, davantage au pied des Pyrénées occidentales, mais le gros des troupes passe l'hiver en Espagne. Les milans royaux de Corse semblent sédentaires.

Où voir le milan royal

Rapace des zones bocagères, le milan royal est un nicheur peu commun en France et présent comme nicheur uniquement en Corse et dans une large bande allant des Pyrénées centrales et occidentales à l'Alsace et les Ardennes, à l'exception de la vallée de la Garonne. C'est un rapace commun en Lorraine, Bourgogne, Massif Central, Franche-Comté et piémont pyrénéen. Ailleurs, il est totalement absent même durant les périodes de migration et d'hivernage.
Son biotope favori est donc la campagne, là où les petits bois et lisières de forêts où il construit son nid, sont entrecoupés de rivières, de prairies et de cultures. Il ne s'aventure guère en montagne sauf lors des migrations où il franchit invariablement les mêmes cols chaque saison en compagnie d'autres rapaces.

Observer le milan royal

Il n'y a pas de saison particulière pour observer le milan royal tant son comportement peu farouche envers l'homme nous offre une multitude d'occasions de l'observer dans de bonnes conditions. C'est tout d'abord en mars lors des parades nuptiales, spectaculaires mais brèves, puis durant tout le printemps où il rode au-dessus de la campagne et même des villages, en juillet-août lorsqu'il suit directement les tracteurs à la recherche d'insectes ou de rongeurs déchiquetés lors de la fenaison, de la moisson ou des premiers labours, enfin en octobre lorsque les colonnes de migrateurs traversent sous un ciel gris nos régions ou les cols de nos montagnes.
Avec son plumage coloré, c'est assurément un des plus beaux rapaces d'Europe.

De quoi se nourrit le milan royal

Les milans sont des opportunistes et des charognards et le royal ne déroge pas à cette règle. Moins inféodé au milieu aquatique que le milan noir, le milan royal cherche sa pitance de préférence dans les zones de bocage et il n'est pas rare de voir plusieurs oiseaux suivre de près les tracteurs lors de la fenaison ou pendant les labours, dans l'espoir de récupérer quelques rongeurs tués par les machines. Même s'il précède souvent les vautours autour d'un cadavre, le milan royal n'en est pas moins chasseur et capture de nombreuses proies terrestres. Survolant les villages, il lui arrive même d'avoir l'audace de prélever des volailles dans les basses-cours.

Identifier le milan royal

Rapace de taille nettement supérieure à la buse variable, le milan royal se reconnaît aisément en vol à sa longue queue triangulaire orange nettement fourchue et à ses taches blanches sur le dessous des ailes au niveau des poignets. À l'automne, certains oiseaux en plumage neuf offrent des contrastes resplendissants, surtout s'ils se laissent observer sur un fond de forêt ou de labour. La confusion peut parfois arriver avec le milan noir, dont le plumage brun foncé est toujours nettement moins contrasté et dont la queue triangulaire n'est guère échancrée.
En vol plané au-dessus de la campagne, la silhouette du milan royal est typique : son vol chaloupé et nonchalant, ses ailes fortement arquées vues de face et sa longue queue servant de gouvernail suffisent à le reconnaître des autres rapaces. Posé, sa tête grise et claire contraste avec le reste de son plumage dans les tons bruns et oranges.

Entendre le milan royal

Le milan royal est un de nos rares rapaces diurnes à émettre des vocalises proches d'un chant, notamment pendant les parades nuptiales. Ces sifflements, dont les modulations sont fort agréables à l'oreille, sont également émis lors de rencontres entre deux individus ou lors de vols planés haut dans le ciel.

Le milan royal et l'homme

Longtemps persécuté par l'homme qui voyait en lui un dangereux prédateur du gibier et des oiseaux de basse-cour, le milan royal, à cause de son penchant charognard, a longtemps été détruit grâce à des carcasses empoisonnées. le tir direct au fusil était également aisé sur ce rapace au vol lent. La loi de protection de la nature lui conférant un statut d'espèce protégée a permis à ce rapace de retrouver des effectifs corrects aujourd'hui.
Néanmoins, l'empoisonnement des rongeurs dans les prairies (et tout particulièrement la lutte chimique à la bromadiolone (anticoagulant) contre les campagnols trerrestres en Franche-Comté) continue à tuer les milans royaux qui les consomment à leur tour et, quoique l'utilisation de la strychnine, poison autrefois largement utilisé pour la destruction des renards, soit interdite, il arrive encore que des milans ou d'autres rapaces nécrophages en soient parfois victimes. Ces empoisonnement indirects sont la cause de la catastrophique régression du milan royal dans le quart nord-est de la France observée depuis la fin des années 1990.
Le milan royal est également fréquemment victime de l'électrocution sur des pylônes basse et moyenne tension, et, au vu de l'inefficacité des systèmes d'effarouchement, il serait bon d'enfouir systématiquement les lignes les plus dangereuses comme cela se fait dans des pays européens comme les Pays-Bas.
Enfin la fermeture des décharges à ciel ouvert où le milan royal, espèce au régime alimentaire fortement éclectique, avait l'habitude de venir se ravitailler, a tari une source alimentaire facile, entraînant un arrêt de la croissance de ses effectifs.
On peut donc dire que le milan royal a, comme la plupart des rapaces, bénéficié des lois de protection de la nature, mais que sa situation reste des plus fragiles comme le démontre la chute dramatique de ses effectif dans certaines régions d'Europe occidentale observée en ce début de XIXème siècle.

 


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© Hervé MICHEL 2000