Grèbe huppé - Great Crested Grebe
Podiceps cristatus - famille des Podicipédidés



 


Grèbe huppé
(Podiceps cristatus)
Rosières-aux-Salines (54) - 10.05.2003
Nokon coolpix 990 + apo Televid Leica x20
(photo Hervé MICHEL)


Grèbe huppé
(Podiceps cristatus)
Vigneulles (54) - 12.05.2002
Nokon coolpix 990 + apo Televid Leica x20
(photo Hervé MICHEL)


Grèbe huppé
(Podiceps cristatus)
Vigneulles (54) - 12.05.2002
Nokon coolpix 990 + apo Televid Leica x20
(photo Hervé MICHEL)

Grèbe huppé
(Podiceps cristatus)
Étang de Parroy (54) - 03.03.2002
Nokon coolpix 990 + apo Televid Leica x20
(photo Hervé MICHEL)

Grèbe huppé
(Podiceps cristatus)
Étang de Parroy (54) - 03.03.2002
Nokon coolpix 990 + apo Televid Leica x20
(photo Hervé MICHEL)


L'année du grèbe huppé

Dans bien des régions où le gel hivernal interdit tout stationnement d'oiseaux d'eau sur les étangs, le retour des grèbes huppés se produit en février et se poursuit en mars. La construction du nid flottant se fait isolément, parfois en petite colonie lorsque le site s'y prête. 4 à 5 ufs sont pondus entre avril et juin et éclosent au bout de 3 semaines pleines (23 jours). Les jeunes nidifuges quittent alors le nid et suivent en nageant les adultes dans leur quête de nourriture. Ils se réfugient volontiers sur leur dos en cas de danger ou, plus simplement, lorsqu'ils sont fatigués. Cette dépendance envers les adultes dure 3 mois et il est fréquent d'entendre de grands jeunes striés, de la taille des adultes, piailler pour obtenir de la nourriture. Une seconde ponte est régulière, surtout dans nos régions septentrionales et peut se produire avant que les jeunes de la première nichée soient émancipés. L'élevage de la deuxième couvée peut durer jusqu'en octobre et des nichées hivernales ont déjà été notées lors d'hiver particulièrement doux. Cette prolificité pour un oiseau d'eau explique l'expansion du grèbe huppé à travers nos pays depuis sa protection intégrale par la loi.
En automne, dès le mois de septembre, des oiseaux du nord de l'Europe se regroupent sur nos vastes plans d'eau ou sur le littoral. Il n'est pas rare d'en voir migrer depuis les sites de seawatching de la Mer du Nord et de la Manche.

Où voir le grèbe huppé

Le grèbe huppé est omniprésent sur tous les plans d'eau de plaine de France (plus rare comme nicheur dans le tiers sud), de Belgique, du Luxembourg et de Suisse. C'est un nicheur commun, aussi bien sur les étangs de pisciculture bordés de vastes roselières que dans les gravières transformées en bassin en poissons pour les pêcheurs. Il niche également plus rarement le long des cours d'eau, installant son nid flottant dans les branches tombantes d'un saule bordant la rivière.
En hiver, des regroupements de plusieurs dizaines voire plusieurs centaines d'individus ont lieu sur les lacs et les étangs de grande taille, mais aussi en mer, aux abords des côtes. Le Nord-Est de la France et l'Est de la Belgique voient leurs effectifs chuter lors d'hiver rigoureux emprisonnant de glace les étangs, les grèbes huppés se réfugiant alors sur les rivières ou, le plus souvent, migrant plus au sud.

Observer le grèbe huppé

Lorsque vous vous rendez sur n'importe quel plan d'eau d'Europe de l'Ouest, vous êtes en mesure d'espérer observer quatre espèces d'oiseaux d'eau : le canard colvert, la foulque macroule, la poule d'eau et le grèbe huppé. Si ce dernier est absent, c'est vraiment signe qu'il n'y a pas de poissons dans l'étang. En hiver, on le retrouvve également en bord de mer et sur les cours d'eau. Il lui arrive même de nicher sur le bord d'une rivière dans certaines régions.
Avec son plumage à dominante blanche, le grèbe huppé se repère facilement sur un plan d'eau, d'autant plus qu'il se montre très souvent à découvert en plein milieu de l'eau libre, barbotant en petite troupe durant l'hiver. En été, sa vie se passe en couple. Le nid est sommairement arrimé à la végétation aquatique et les allées et venues incessantes des adultes permettent de le localiser sans problème. Une fois les poussins éclos, toute la famille visite les environs. Le spectacle des petits grèbes montant sur le dos des adultes est un tableau des plus pittoresques !
Toutefois, c'est la parade nuptiale qui est la plus extraordinaire lorsque les deux oiseaux du couple se rapprochent puis se redressent brusquement l'un contre l'autre. Cette position peut durer quelques secondes et être répétée plusieurs fois durant la journée. Ce rituel printanier annonce le retour de la vie aux abords de la roselière désertée par les oiseaux en hiver. C'est le prélude aux accoupements et à la onstruction du nid.
Le comportement le plus difficile à observer chez cet oiseau est en fait le vol car, devant un danger potentiel, il préfère s'enfuir en plongeant sous l'eau pour réapparaître quelques dizaines de mêtres plus loin, là où on ne l'attend pas, plutôt que de prendre la voie des airs. En fait, il n'y a guère que sur les sites de migration maritime que l'on peut voir de façon régulière des grèbes huppés en vol.

De quoi se nourrit le grèbe huppé

 

Identifier le grèbe huppé

En plumage nuptial, le grèbe huppé possède une collerette orange bien caractéristique qui contraste fortement avec son cou blanc. En hiver, celle-ci disparaît au profit d'une petite calotte noire. Le dos est brun en tout plumage. Les deux sexes sont semblables. Les jeunes possède un plumage rayé sur le cou et la tête mais acquièrent dès l'hiver le plumage de leurs parents.
Le grèbe huppé ne pose pas vraiment de problèmes pour son identification. Il est, rappelons-le, le plus grand de nos grèbes et même le grèbe jougris apparaît moins élancé que lui. Enfin, et c'est là le critère principal pour le différencier de ce dernier, sa poitrine et son cou sont toujours d'un blanc immaculé.

Entendre le grèbe huppé

Quoique sa voix ne soit pas des plus sonores, le grèbe huppé n'est cependant pas avare de vocalises. En effet, il émet en permanence des grognements sourds mais facilement audibles si l'on sait leur prêter l'oreille. Leur tonalité et surtout leur puissance varient, surtout si deux grèbes du même sexe se rencontrent aux limites de leurs territoires respectifs.
D'autres cris, notamment durant l'accouplement, sont nettement plus forts mais leur fréquence est bien plus faible.

Le grèbe huppé et l'homme

Comme beaucoup d'espèces au régime principalement piscivore, le grèbe huppé a eu à subir et subit encore malgré sa protection par la loi le courroux des pêcheurs et des pisciculteurs. Perçu essentiellement comme un concurrent dangereux par le pêcheur à la ligne, celui-ci supporte mal qu'un volatile vienne le narguer en prennat des possons juste devant sa canne à pêche. Dans certains étangs envahis de pêcheurs, les nids des grèbes sont détruits par des personnes mal intentionnées.
La destruction directe n'existe heureusement plus mais, lorsqu'un grèbe huppé avale le vif d'un pêcheur et se retrouve prisonnier au bout de la ligne, son avenir est dans tous les cas fort compromis. Soit il tombe sur un pêcheur sympa qui lui otera l'hameçon fiché dans sa gorge - ou plus vraisemblablement se contentera de couper le fil en lui laissant l'hameçon -, ce qui entraînera à tous les coups une infection aux conséquences souvent fatales ; soit il tombe sur un extrémiste qui lui tordra le cou sans vergogne après l'avoir sorti de l'eau
Malheureusement, les pêcheurs d'aujourd'hui ne pratiquant leur loisir que pour rentabiliser leur carte de pêche, ne supportent pas que des animaux sauvages viennent se nourrir des poissons qu'ils ont eux-mêmes payé et réintroduit à leurs frais dans la rivière ou l'étang où les poissons sauvages ont disparu depuis longtemps à cause des pollutions agricoles en tout genre.
Cela dit, à l'instar des hérons cendrés et des grands cormorans, le grèbe huppé se porte bien, ceci grâce aux alevinages massifs effectués par les sociétés de pêches et grâce à la création de nombreux étangs de pêche dans d'anciennes gravières où les poissons d'élevage ne trouvent aucune végétation pour se réfugier de leurs prédateurs naturels. En choisissant d'artificialiser au maximum la filière pêche sans chercher à lutter contre les causes réelles de la disparition des poissons dans nos rivières que sont la pollution agricole et la rectification des cours d'eau, les pêcheurs offrent toute l'année le gite et le couvert aux différentes espèces d'oiseaux piscivores qui, du martin-pêcheur au balbuzard, savent tirer profit de cette aubaine.

 


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© Hervé MICHEL 2003