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Le grèbe castagneux est
une espèce relativement sédentaire dans nos pays
d'Europe de l'Ouest et seul le gel prolongé des étangs
et des cours d'eau où il trouve refuge durant la mauvaise
saison le contraint à quitter son territoire pour des cieux
plus cléments. Dès le mois de février et
durant le mois de mars, les sites de reproduction sont de nouveau
occupés.
Comme tous les grèbes, le castagneux construit un nid plus
ou moins flottant, accroché à la végétation
aquatique ou riveraine toujours luxuriante. Il peut être
construit près de la berge, au milieu d'une roselière,
utilisant une vieille branche émergée ou les rameaux
d'un arbuste tombant dans l'eau comme point d'amarrage. 5 à
6 oeufs sont déposés dès le mois d'avril
et des secondes pontes ou des pontes de remplacement peuvent avoir
lieu jusqu'au mois d'août. L'incubation dure 3 semaines
et les jeunes, nidifuges, accompagnent leurs parents et viennent
trouver refuge sur leur dos lors de leur promenade quotidienne.
Ils ne sauront néanmoins voler qu'à l'âge
d'1 mois et demi.
Une dispersion estivale des oiseaux autochtones précède
la migration d'oiseaux originaires de régions plus septentrionales
qui viennent grossir les effectifs de castagneux dans nos régions
en hiver. Pourtant, peut-être à cause de sa discrétion
durant la mauvaise saison, les effectifs hivernants comptés
en France sont nettement inférieurs à ceux que l'on
pourrait attendre. Cet artéfact est certainement lié
au fait que notre plus petit grèbe hiverne essentiellement
sur les cours d'eau et que les compteurs hivernaux d'oiseaux d'eau
ne recensent correctement que les plans d'eau. Ou alors il existe
une migration sur laquelle nous disposons de fort peu de renseignements.
Le grèbe castagneux est
présent de façon relativement uniforme sur l'ensemble
de nos pays, Corse comprise, sans toutefois être abondant.
Durant la période de reproduction, il faut le rechercher
sur tous les types de plans d'eau où une végétation
aquatique ou riveraine suffisamment abondante lui permet de dissimuler
son nid. Parmi les grèbes, c'est celui qui peut nicher
dans des endroits dont la surface en eau est la plus réduite
; cela est peut-être lié à sa taille mais
plus vraisemblablement au fait que son régime est nettement
moins piscivore que les autres grèbes et qu'il peut trouver,
même dans de petits plans d'eau, suffisamment de larves
d'insectes et d'invertébrés aquatiques pour subvenir
aux besoins de sa nichée. Durant l'été, le
grèbe castagneux se montre rarement à découvert
au milieu d'un étang, sauf si la végétation
aquatique flottante (nénuphars) est bien développée.
Il faut plutôt le rechercher aux bords des rives et en fait,
on l'entend plus qu'on ne le voit.
En hiver par contre, de petits groupes peuvent se méler
aux autres oiseaux d'eau hivernants au milieu des plans d'eau
mais sa particularité est de coloniser les cours d'eau
au débit assez faible comme les grandes rivières
et les fleuves. Certains oiseaux passent la mauvaise saison dans
des ports de pêche en bord de mer même si le castagneux
est certainement le moins maritime de nos grèbes.
Petit boule de plumes flottant
sur l'eau comme un bouchon de liège, le grèbe castagneux
se montre rarement inactif. Plongeant sans cesse à la recheche
des ses proies aquatiques, il est en fait assez difficile à
observer car il reste peu de temps à la surface lorsqu'il
est en pêche active.
En période de nidification, mêmes problèmes
pour l'apercevoir car ses parades amoureuses pourtant fort bruyantes
se passent à l'abri des regards au cur des roselières.
Toutefois, son observation est quand même relativement aisée,
notamment lorsque des individus se reposent au milieu d'un plan
d'eau en compagnie des foulques macroules et des grèbes
huppés. En tout temps, il est très rare de le voir
voler.
Le grèbe castagneux est
de loin le plus petit de nos grèbes et sa taille minuscule
est un facteur important à prendre en compte pour son identification.
Par ailleurs, en tout plumage, c'est certainement le grèbe
qui possède le moins de blanc sur son plumage, notamment
au niveau de la tête.
En période nuptiale, le castagneux se reconnaît à
son plumage brun sombre, à son cou roux et à la
tache claire à la base de chaque côté du bec.
En hiver, l'adulte pourrait être confondu avec un grèbe
à cou noir mais son plumage apparaît toujours beige
sale et ne possède pas de zone blanche immaculée.
Seul l'arrière du corps, souvent ébouriffé,
apparaît plus blanc.
Dans tous les cas, sa silhouette rondelette est caractéristique.
Le moins que l'on puisse dire est que le grèbe castagneux ne fait pas partie des oiseaux les plus discrets. Durant toute l'année, il ne peut s'empêcher, surtout s'il est en petite troupe, d'émettre son chant roulé, sorte de hennissement ou de trille parfois confondu avec le chant de la femelle du coucou gris, que l'on a peu l'habitude d'entendre de la part d'un oiseau aquatique.
Espèce protégée par la loi, le grèbe castagneux n'a rien à craindre de l'homme. Seule la pollution des eaux où il vit, engendrant une mortalité de ses proies invertébrées, peut entraîner une raréfaction de ce petit grèbe. Cette espèce possède des effectifs stables dans nos pays d'Europe de l'Ouest.