Faucon pèlerin - Peregrine
Falco peregrinus - famille des Falconidés





Faucon pèlerin adulte
(Falco peregrinus)
Lunéville (54) - 18.10.2005
Nikon CP8400 + Swarovski ATS80HD x30SW
(photo Hervé MICHEL)


Faucon pèlerin adulte
(Falco peregrinus)
Lunéville (54) - 18.10.2005
Nikon CP8400 + Swarovski ATS80HD x20
(photo Hervé MICHEL)


Faucon pèlerin adulte
(Falco peregrinus)
Lunéville (54) - 18.10.2005
Nikon CP8400 + Swarovski ATS80HD x60
(photo Hervé MICHEL)

Faucon pèlerin mâle adulte
(Falco peregrinus)
Lunéville (54) - 17.07.2005
Nikon CP8400 + Swarovski ATS80HD x40
(photo Hervé MICHEL)

Faucon pèlerin mâle adulte
(Falco peregrinus)
Vidéoscopie 1,3 Mo
Lunéville (54) - 17.07.2005
Nikon CP8400 + Swarovski ATS80HD x40
(photo Hervé MICHEL)

Faucon pèlerin mâle adulte
membranes nictitantes bien visibles
(Falco peregrinus)
Lunéville (54) - 17.07.2005
Nikon CP8400 + Swarovski ATS80HD x40
(photo Hervé MICHEL)

Faucon pèlerin adulte
(Falco peregrinus)
Fraimbois (54) - 11.12.2003
Nikon CP990 + Swarovski ATS80HD x20
(photo Hervé MICHEL)

Faucon pèlerin adulte
(Falco peregrinus)
Fraimbois (54) - 11.12.2003
Nikon CP990 + Swarovski ATS80HD x20
(photo Hervé MICHEL)

Faucon pèlerin adulte
(Falco peregrinus)
Fraimbois (54) - 11.12.2003
Nikon CP990 + Swarovski ATS80HD x20
(photo Hervé MICHEL)

Faucon pèlerin adulte
(Falco peregrinus)
Fraimbois (54) - 10.12.2003
Nikon CP990 + Swarovski ATS80HD x20
(photo Hervé MICHEL)


Faucon pèlerin femelle adulte
(Falco peregrinus)
Lunéville (54) - 10.01.2001
Nikon CP990 + Leica Apotelevid x20
(photo Hervé MICHEL)

Faucon pèlerin femelle adulte
(Falco peregrinus)
Lunéville (54) - 10.01.2001
Nikon CP990 + Leica Apotelevid x20
(photo Hervé MICHEL)


L'année du faucon pèlerin

Le faucon pèlerin est un rapace présent durant toute l'année dans nos pays d'Europe occidentale même si les brassages et les mouvements de populations entre nicheurs, migrateurs et hivernants sont multiples et complexes.
Nos faucons pèlerins nicheurs sont sédentaires ou plus ou moins erratiques pour les couples nicheurs des Vosges et du Jura. L'aire est fréquentée avec davantage d'assiduité dès le mois de février, période d'intense activité amoureuse. La ponte de 3 à 4 ufs est déposée à la fin de ce mois pour les couples les plus méridionaux, à début avril pour les plus tardifs. L'incubation dure 1 mois et l'envol des jeunes a lieu 1 mois et demi plus tard.
L'erratisme des jeunes et la transhumance des adultes vers des secteurs de plaine et du littoral est observé en fin d'été, période où les oiseaux migrateurs du nord de l'Europe traversent nos pays ou viennent s'installer dans leurs quartiers d'hivernage.

Où voir le faucon pèlerin

Le faucon pèlerin a longtemps été considéré comme un nicheur rare en Europe occidentale et il est vrai que nos populations nicheuses étaient toutes en fort déclin au début des années 1970. Depuis, une nette recolonisation des sites a été entamée et notre pèlerin retrouve des populations aussi bien portante que dans les années 1940.
Le faucon pèlerin niche en France, principalement au sud-est d'une ligne Bayonne-Metz avec d'importantes populations dans tous les massifs montagneux, y compris de Corse. Des régions de plaine comme la Bourgogne où il niche dans d'anciennes carrières ou des zones littorales comme les calanques de Marseille sont de nouveau habitées. À l'ouest de cette ligne, les falaises normandes ont été également recolonisées au milieu des années 1990 et un couple niche dans un nichoir installé sur le réacteur d'une centrale nucléaire dans le nord de la Lorraine ! Le milieu où le pèlerin installe son aire est en général une falaise dominant une vallée.
En hiver, sa distribution est différente et la plupart des sites de reproduction de montagne sont délaissés au profit de zones de plaine. Les grands plans d'eau comme les lacs champenois et les étangs lorrains sont visités par quelques individus mais ce sont surtout les zones littorales qui attirent la majorité des hivernants. L'espèce peut également apparaître çà et là en pleine campagne et les oiseaux nicheurs du sud de la France restent en général sur leur territoire tout au long de l'année.

Observer le faucon pèlerin

L'idéal pour observer le faucon pèlerin dans de bonnes conditions est de contacter la LPO pour être intégré à une équipe de surveillants bénévoles d'une aire de ce rapace. En restant quelques jours, vous deviendrez ainsi incollable sur son comportement en période de reproduction et en profiterez pour découvrir la nature des alentours de la falaise où il aura élu domicile.
En montagne, dans les gorges des vallées ou sur les grands lacs de plaine, il faut le rechercher sur les promontoires, arbres, rochers ou même château, d'où il domine ses territoires de chasse. L'abbaye du Mont-Saint-Michel est le plus prestigieux mais n'est occupée qu'en hiver. Sur le lac du Der-Chantecoq en Champagne, les pèlerins se postent sur des souches d'arbres et guettent les déplacements des vanneaux huppés et des mouettes rieuses.

De quoi se nourrit le faucon pèlerin

 

Identifier le faucon pèlerin

Avec sa taille nettement supérieure au faucon crécerelle, le faucon pèlerin fait partie des grands faucons dont il est le seul représentant dans nos régions puisque les faucons gerfaut, lanier et sacre ne sont qu'accidentels en Europe de l'Est. La différenciation avec ces derniers est d'ailleurs souvent délicate.
En vol, le pèlerin présente une silhouette massive aux ailes pointues, nettement plus compacte que les petits faucons aux ailes plus effilées et à la queue plus longue. La femelle est toujours un tiers plus grosse que le mâle et cette différence de taille se retrouve parmi leurs proies, le mâle s'attaquant plus volontiers aux étourneaux alors que la femelle peut s'emparer d'un pigeon ramier.
Posé, ses moustaches et sa calotte noires bien visibles, son dos gris ardoise, son ventre blanc finement strié transversalement de noir et surtout sa taille imposante le distinguent des autres faucons. Le pèlerin immature est plutôt dans les tons marrons, avec le ventre strié longitudinalement et les serres et la base du bec bleues alors qu'elles sont jaune chez l'adulte.

Entendre le faucon pèlerin

Silencieux une bonne partie de l'année, le faucon pèlerin émet de nombreux cris typiques des faucons, uniquement durant la période reproduction et aux abords de l'aire.

Le faucon pèlerin et l'homme

La cohabitation entre le faucon pèlerin et l'homme n'a jamais été bénéfique au premier. Adulé depuis le Moyen-Âge mais largement désairé par les seigneurs pour les besoins de la fauconnerie, ensuite largement détruit à coups de fusils car il était considéré comme un nuisible détruisant le gibier, empoisonné par les pesticides les plus rémanents, le faucon pèlerin a failli ne pas voir le XIXème siècle tant sa situation était critique au début des années 1970 en Europe de l'Ouest.
À cette époque, le faucon pèlerin comptait à peu près 150 à 200 couples dans l'hexagone contre près d'un millier au milieu des années 1940. Sa protection totale par la loi lui permit déjà de voir les causes de sa destruction directe s'amenuiser même si des fauconniers, pour la plupart étrangers, continuaient à piller les aires françaises et suisses pour revendre à prix d'or les jeunes faucons aux émirs arabes. La surveillance, 24 heures sur 24, des aires connues par les bénévoles du Fonds d'Intervention pour les Rapaces (FIR) et de la LPO, a permis de laisser mener à terme les couvées de nombreux couples. L'interdiction de l'utilisation de tous les insecticides rémanents, et tout particulièrement du trop fameux DDT, qui intoxiquait et stérilisait les faucons pèlerins situés en bout de chaîne alimentaire, a également eu des effets bénéfiques sur le renouveau de cette espèce.
L'augmentation du nombre de couples nicheurs a débuté à la fin des années 1970 et ne cesse de s'amplifier depuis lors, au point que les faucons pèlerins quittent leurs refuges montagnards et essaiment en plaine ou recolonisent d'anciens sites comme les falaises maritimes normandes ou méditerranéennes. 650 couples minimum étaient répertoriés à la fin des années 1980.
Aujourd'hui, si le troisième millénaire ouvre grand ses portes au faucon pèlerin, de nouvelles ­ ou plutôt d'anciennes ­ menaces resurgissent. Les campagnes anti-rapaces menées au milieu des années 1990 par certains chasseurs et surtout l'action des colombophiles qui, ne supportant plus de voir leurs pigeons voyageurs prélevés par le pèlerin, sont venus tout simplement piller les ufs et les remplacer par des ufs factices. Quand on sait par ailleurs que les fauconniers, et tout particulièrement les allemands, n'attendent que les naturalistes relâchent leur surveillance pour revenir piller les nids, même si sa situation s'est nettement améliorée, l'avenir n'est pas encore au beau fixe pour le faucon pèlerin.

 


accueil

© Hervé MICHEL 2004