![]() |
![]() carte de répartition (cliquez sur la carte) |
Le faucon émerillon est un hivernant régulier en France, Belgique, Luxembourg et Suisse. Les oiseaux retrouvent leurs sites de nidification situés dans le Nord de l'Europe, Écosse et Scandinavie, durant les mois d'avril et mai. Ce faucon niche au sol dans la toundra ou dans les vastes landes de bruyère, parfois sur un arbre dans un vieux nid de corvidé ou dans une falaise. Les 4 ufs sont couvés pendant un mois et les jeunes s'envolent au bout de 26 jours. Les faucons émerillons, principalement les jeunes ou les adultes appartenant à des populations migratrices, quittent leurs régions natales durant le mois de septembre si bien que la Belgique et la moitié Nord de la France sont atteintes à la fin de ce mois. Comme celle de leurs proies les passereaux, la migration des faucons émerillons culmine en octobre et, dès la seconde quinzaine de novembre, la grande majorité est installée sur ses quartiers d'hivernage qui s'étendent jusqu'au nord du Sahara.
Lors des migrations automnales et printanières en octobre-novembre puis en mars-avril, le faucon émerillon peut être observé sur l'ensemble des territoires de nos 4 pays. L'hivernage strict est par contre beaucoup plus rarement noté à l'intérieur des terres et ce sont les zones littorales, principalement les rivages de la Mer du Nord, de la Manche et de l'Atlantique qui sont occupées par le maximum d'oiseaux. La raison en est simple : le faucon émerillon vit au rythme de ses proies, les petits passereaux, et donc les accompagne lors des migrations. En hiver, lorsque les régions continentales sont sous une couche de neige, les passereaux se regroupent dans des zones plus clémentes comme les bords de mer où les émerillons les rejoignent. La proie typique du faucon émerillon est le pipit farlouse et les zones où ce passereau se trouve, que ce soit en hivernage, en migration ou lors de sa nidification dans le Nord de l'Europe, sont des sites où l'on peut espérer voir notre petit faucon. Les vastes plaines cultivées, les labours, les bords de mer, tous ces sites dégagés sont donc favorable à sa rencontre en dehors de la saison de reproduction.
La recherche du faucon émerillon au milieu d'une vaste étendue, labour ou pré salé, où le sait présent, nécessite une bonne dose de patience pour scruter un à un tous les promontoires, motte de terre, souche, piquet de parc, où il peut être perché, attentif au va et vient de ses proies. La couleur de son plumage et surtout celui brun terne de la femelle et de l'immature, le camoufle superbement sur fond de terre. Lorsqu'il vole en rasant le sol, il n'est guère évident de le suivre aux jumelles tant il se confond avec la terre et il n'est pas rare de le perdre des yeux.
Le faucon émerillon mâle
est le plus petit rapace visible en Europe de l'Ouest. La femelle,
comme chez de nombreux oiseaux de proie, est un tiers plus grande
que lui. Le mâle se reconnaît à ses fines moustaches
peu marquées, à ses parties supérieures gris-bleu,
un peu comme le mâle d'épervier d'Europe et à
sa poitrine et son ventre roux. La femelle est par contre brun
terne par dessus et plus claire et fortement marquée de
brun sur les parties inférieures.
La silhouette en vol est typique, petite et compacte avec des
ailes courtes extrêmement pointues, ce qui permet de le
différencier de l'épervier aux ailes toujours plus
ou moins arrondies. Ces deux espèces ont également
en commun leur vol rasant le sol et les haies, destiné
à pouvoir surprendre les troupes de passereaux. La femelle
peut éventuellement confondu avec une femelle de crécerelle
mais la silhouette de la première est nettement plus effilée
et les tons bruns du plumage sont nettement plus chaud chez la
seconde.
Le faucon émerillon est totalement silencieux sur ses quartiers d'hivernage. Les seuls cris sont émis lors de la période de reproduction, donc loin de nos contrées.
Il y a fort peu d'interaction entre l'homme et le faucon émerillon tant la discrétion de ce dernier est grande. Sa protection étant totale, il n'a logiquement plus rien à craindre de l'homme. Son seul problème a été, et est toujours, qu'il se fait régulièrement prendre dans les filets de chasse destinés aux alouettes qu'il poursuit ardemment. S'il tombe sur un chasseur respectueux de la nature, ce dernier le relâchera sans dommage. Si, par contre, il a affaire à un piégeur peu scrupuleux, il risque fort de ne pas repartir, d'autant plus que ce type de chasse traditionnelle aux passereaux se pratique essentiellement dans le Sud-Ouest de la France