![]() Faucon
crécerelle femelle |
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![]() Faucon crécerelle femelle (Falco tinnunculus) Vigneulles (54) - 22.02.2007 Canon EOS 20D + 300mm/4 x1,4 (photo Hervé MICHEL) |
![]() Faucon crécerelle femelle (Falco tinnunculus) Vigneulles (54) - 22.02.2007 Canon EOS 20D + 300mm/4 x1,4 (photo Hervé MICHEL) |
![]() Faucon crécerelle femelle (Falco tinnunculus) Vigneulles (54) - 22.02.2007 Canon EOS 20D + 300mm/4 x1,4 (photo Hervé MICHEL) |
![]() Faucon crécerelle femelle (Falco tinnunculus) Vigneulles (54) - 22.02.2007 Canon EOS 20D + 300mm/4 x1,4 (photo Hervé MICHEL) |
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Le faucon crécerelle est
présent durant toute l'année dans la majeure partie
de nos régions d'Europe de l'Ouest. Seul un fort enneigement
le contraint à quitter momentanément certaines zones
de montagnes ou du Nord-Est de la France lors d'hiver rigoureux.
La ponte a lieu en avril-mai selon la latitude et l'altitude dans
un vieux nid de corvidés sur un arbre ou un pylône
électrique, ou dans une cavité d'un bâtiment
ou d'une falaise. Les 4 à 6 ufs sont couvés pendant
un mois environ et les jeunes restent au nid 4 semaines avant
de savoir voler.
Notre population de faucons crécerelles est considérée
comme migratrice partielle, les oiseaux du Sud-Ouest étant
les plus sédentaires et ceux du Nord-Est les plus migrateurs.
Cette migration peut les mener assez loin, jusqu'en Afrique du
Nord et de l'Ouest pour des oiseaux nés en France. Nos
pays accueillent en hiver des oiseaux originaires du Nord et de
l'Est d'Europe mais la plupart d'entre eux ne font que traverser
nos régions lors des deux migrations.
Avec la buse variable et l'épervier d'Europe, le faucon crécerelle est un, sinon le rapace le plus commun en France, en Belgique, en Suisse et au Luxembourg. Dans certaines régions de l'Est de la France comme la Lorraine et la Franche-Comté, la buse variable le supplante systématiquement alors que dans l'Ouest de la France, il est indubitablement le plus nombreux. Nos quatre pays, y compris la Corse, sont largement occupés par cette espèce présente dans tous les milieux ouverts : zones bocagères, plaines de culture, chaumes de montagne et même le cur des villes où il niche sur les cathédrales et les églises et chasse les moineaux plutôt que les rongeurs. C'est d'ailleurs cette forte dépendance vis à vis des campagnols principalement qui explique son abondance plus forte dans les zones de prairies que dans les zones de cultures où les produits chimiques arrivent à limiter le nombre de micromammifères et où l'absence d'arbres suite aux remembrements limite les sites de nidification.
Pour observer le faucon crécerelle, à moins qu'un couple se reproduise sur l'église de votre commune ou que vous habitiez aux abords de Notre-Dame de Paris, il faut vous rendre en pleine campagne pour le découvrir. Au premier oiseau de petite taille effectuant un vol sur place au-dessus d'un pré ou d'un labour, arrêtez-vous car il y a de très grandes chances qu'il s'agisse alors d'un faucon crécerelle. Vous pourrez alors l'observer à votre guise, car, après avoir attrapé sa proie au sol, il viendra probablement la dépecer bien en vue sur le poteau de parc le plus proche.
S'il repère parfois ses proies à l'affût depuis le sommet d'un poteau téléphonique ou sur les fils électriques, le faucon crécerelle excelle dans l'art du vol sur place. S'élevant à une hauteur de 10 à 30 mètres du sol, il se maintient en l'air par des battements d'ailes rapides, la tête dirigée vers le sol, scrutant le moindre déplacement de campagnol. C'est en effet le campagnol terrestre et d'autres petits rongeurs qui constituent la plus grande partie de son régime alimentaire. Les insectes, les lézards et les petits oiseaux, également saisis au sol, le complètent. Il n'y a guère qu'au cur des grandes cités que le moineau domestique prend la place prépondérante.
La femelle et le jeune faucon
crécerelle possèdent un plumage brun roux tacheté
de noir sur les parties supérieures. Le mâle s'en
distingue par une calotte gris bleu et par une barre noire bien
visible en vol à l'extrémité de sa queue
grise.
En vol, le faucon crécerelle ne possède pas la silhouette
typique du faucon comme le hobereau. De la taille d'une femelle
d'épervier, il possède de longues ailes peu pointues
et une longue queue. La confusion a plutôt lieu avec cette
dernière qu'avec d'autres falconidés. Sa faculté
de faire du vol stationnaire - ou vol de Saint-Esprit - est certainement
le meilleur critère pour l'identifier, même à
distance car seul le rare faucon kobez sait l'imiter.
Le faucon crécerelle est assez loquace aux abords du nid et son cri ressemble à celui de la plupart des falconidés. Il l'émet surtout lorsqu'un prédateur, animal ou humain, s'approche trop prêt de sa nichée.
Après avoir souffert comme
tous les rapaces des persécutions de la part de l'homme,
et malgré son statut d'espèce totalement protégée,
le faucon crécerelle est en régression dans bien
des régions d'Europe occidentale. Là encore, c'est
la faute à l'agriculture intensive qui transforme les milieux
prairiaux riches en micromammifères et en sites de nidification,
en cultures uniformes et extrêmement pauvres en nourriture
pour lui.
Néanmoins, la principale cause de destruction directe est
l'électrocution sur les lignes de basse et moyenne tension.
Même si les pylônes électriques lui fournissent
d'excellents sites de nidification, l'enfouissement de ces lignes
meurtrières serviraient davantage le faucon crécerelle
et bien d'autres espèces qui ont le malheur de faire une
pose sur les poteaux et de côtoyer de trop près la
fée électricité.
Pour espérer voir le faucon crécerelle faire du
sur-place au-dessus de votre jardin, il vous faut posséder
une vaste prairie ou une pelouse riche en micromammifères.
Néanmoins, comme son territoire de chasse est très
important, vous pouvez installer un nichoir aux dimensions adéquates
pour héberger sa nichée. Il lui faudra un endroit
relativement calme et inaccessible. La façade d'une vieille
grange est souvent l'endroit idéal pour l'accrocher.