VOYAGE TOURISTIQUE AU MAROC DU 10 AU 17 MARS 2004

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4ème jour : dimanche 14 mars : Merzouga -El Kelaâ

Au petit matin : la pluie :-)))))) Froide et fouettant le visage comme un mois de novembre en Lorraine :-( J'avais convenu avec notre chauffeur qu'il m'emmène visiter les palmeraies et éventuellement le lac de Merzouga au lever du jour pendant que les autres touristes effectuaient leur balade en dromadaire mais le vent, la pluie et le froid ont réduit à néant tous mes espoirs.

2 heures plus tard, le soleil apparaît enfin et les nuages disparaissent comme par enchantement. Sachant que le départ aura lieu une heure plus tard, je me promène à la recherche du mythique moineau blanc. Serge Nicolle m'ayant conseillé de rechercher près des dromadaires (et de leurs crottes :-), je trouve enfin un enclos où une dizaine de ces mammifères côtoient une troupe de moineaux… domestiques :-((
Un couple de traquet à tête blanche nourrissant ses jeunes me font patienter quelques instants à l'abri du vent et me décident à sortir ma longue-vue pour quelques clichés.
De retour au campement, je découvre un nouveau traquet à tête blanche. Alors que je déambule sans trop d'espoir dans les dunes voisines, observant quelques hirondelles rustiques en migration, je repère un moineau clair qui se perche sur une des tentes : un superbe mâle de moineau blanc qui se laisse admirer dans la longue-vue et s'envole avant que je puisse le digiscoper. Il était temps : les chauffeurs sont prêts à partir.


Les dunes de Merzouga au petit matin après la pluie


Traquet à tête blanche
(Oenanthe leucopyga)


Traquet à tête blanche
(Oenanthe leucopyga)

Le voyage se poursuit inexorablement vers le nord, laissant un sentiment d'inachevé dans la découverte trop rapide de Merzouga et une envie irrésistible d'y revenir. Nous déjeunons à Tinerhir avant de visiter l'après-midi les célèbres gorges du Todra. Bonne surprise : nous ferons la promenade à pied en suivant le cours d'eau qui s'échappe de cette faille des contreforts du Haut-Atlas. La végétation est verdoyante et les oiseaux rappellent ceux de nos ripisylves. Merle noir, serin cini, pouillot fitis en migration et surtout 5 chanteurs de bouscarle de Cetti. Scrutant les falaises avec mes jumelles, j'observe plusieurs hirondelles de rochers. Leurs bas-ventres et leurs sous-alaires sombres ne me laissent pas d'espoir quant à leur identification : ce ne sont pas des hirondelles isabellines. Une huppe fasciée se pose assez loin sur un rocher mais laisse le temps à plusieurs membres du groupe de l'admirer dans la longue-vue. Mais le clou du spectacle n'arriva qu'en fin de promenade lorsqu'un superbe adulte d'aigle de Bonelli nous survola à basse altitude avant de prendre tranquillement les courants ascendants qui l'amenèrent rapidement au sommet de la falaise. Au milieu des gorges, véritable courant d'air naturel, je note quelques martinets noirs se poursuivant le long de la roche et à deux reprises l'aigle de Bonelli planant au sommet du défilé.

Les gorges du Todra


En passant à Boulmane-du-Dadès, je découvre la route qui mène à la célèbre piste de Tagdilt. C'est un peu rageant de savoir que l'un des plus célèbres sites marocains pour observer les oiseaux du désert est là sans avoir la possibilité d'y aller :-( Quelques centaines de mètres plus loin, nous observons la vue sur Boulmane alors qu'un vol d'une cinquantaine de hérons garde-bœufs nous survole, probablement en direction de leur dortoir. Nous dormirons le soir à El-Kelaa.

 


5ème jour : lundi 15 mars : El Kelaâ - Ouarzazate

Levé au petit matin, je découvre que notre hôtel est situé sur une petite falaise en surplomb d'une vallée verdoyante où coule une rivière. Je décide donc, malgré la fraîcheur du matin, de partir à la découverte de l'avifaune locale. J'avoue que ce fut largement décevant car, à part quelques serins cinis, bulbuls des jardins, merles noirs et bruants striolés, je n'ai rien vu dans ce paysage somptueux. Ce fut néanmoins l'occasion de faire quelques digiscopies.


El-Kelaâ


Serin cini
(Serinus serinus)

Serin cini
(Serinus serinus)

Bruant striolé mâle
(Emberiza striolata)

 

Sur le trajet tranquille vers Ouarzazate, nous nous arrêtons dans le lit d'un oued à sec au milieu d'une palmeraie avec les sommets enneigés du Haut-Atlas en arrière plan. J'entends quelques bulbuls, mésanges charbonnières et verdiers sans trop chercher à les voir. J'arrive cependant à négocier avec le chauffeur pour qu'il me dépose en début d'après-midi au bord du lac de Ouarzazate et vienne me rechercher avant le coucher du soleil. La visite de Ouarzazate, sans aucun intérêt de toute façon, se fera sans moi :-)

J'ai choisi de me faire déposer au bord de la cornée la plus proche de la ville. Dans cette langue de terre sableuse, coincée entre une rivière et la phragmitaie, je me rends malheureusement vite compte que je ne pourrai pas atteindre la rive plus au nord, qui, elle, offre un paysage totalement désertique. Tant pis pour les oiseaux du désert que je ne verrai donc pas. Un peu déçu de mon choix, je m'enfonce le plus loin possible en direction de l'eau et découvre de nombreux migrateurs sur les vasières en bordure du lac et de la rivière. C'est le plein passage migratoire des bergeronnettes printanières et des phragmites des joncs qui se comptent par dizaines. Les limicoles ne sont pas en reste car je note quelques dizaines de petits gravelots, quelques chevaliers sylvains et gambettes, 1 aboyeur, 1 avocette, 5 bécasseaux variables, 3 minutes et une dizaine d'échasses. Également quelques gravelots à collier interrompus qui sont peut-être des nicheurs locaux.


Lac de Ouarzazate

Bergeronnette printanière
(Motacilla flava)

Petit Gravelot
(Charadrius dubius)

Échasses blanches
(Himantopus himantopus)

Gravelot à collier interrompu
(Charadrius alexandrinus)

Si les hérons cendrés et les aigrettes garzettes se laissent observer à découvert, il n'en est pas de même des cigognes blanches ! Dérangées par je ne sais quoi, c'est une troupe de près de 250 oiseaux qui s'extirpe soudainement de la queue de l'étang pour prendre les ascendances juste au-dessus de ma tête. Jamais je n'aurais imaginé leur présence. Rassurée par l'absence de danger, elles se reposeront au même endroit quelques instants plus tard.

 


Cigognes blanches
(Ciconia ciconia)

Cigogne blanche
(Ciconia ciconia)

Tadorne casarca
(Tadorna ferruginea)

Cochevis huppé
(Galerida cristata)

Cochevis huppé
(Galerida cristata)

Sarcelle marbrée
(Marmaronetta angustirostris)

Alertés par des cris ressemblant à un klaxon, je découvre un couple de tadornes casarcas acoompagné de 8 poussins tout juste éclos. La vision de cette petite famille est fort sympathique mais ces petites boules en duvet sont convoitées par les quelques busards des roseaux qui patrouillent au-dessus de la cornée. À deux reprises, j'observe le mâle de tadorne casarca décoller à la verticale pour attaquer le busard en sur place au-dessus de la nichée. Ce dernier, impressionné par l'attaque du canard, abandonna immédiatement sa chasse. Ouf !
Un couple de cochevis huppé dont j'ignore la sous-espèce (il y en a plusieurs au Maroc) vient gentiment se poser près de moi si bien que j'en profite pour lui tirer le portrait.
Après avoir observé avec déception 2 bergeronnettes grises de la sous-espèce type, j'observe enfin une bergeronnette grise de la sous-espèce subpersonnata (et en prime un mâle). L'observation est superbe mais malheureusement trop lointaine pour la digiscopie.
Enfin, le soleil descendant tranquillement vers l'horizon, je retourne vers le point de ralliement, un peu déçu d'avoir été coincé dans cette cornée loin du désert et de ses oiseaux mythiques quand un canard isolé passe en vol au-dessus de ma tête pour se poser au milieu de la rivière. Un petit coup de longue-vue pour savoir à quelle espèce j'ai affaire quand je m'aperçois qu'il s'agit d'un superbe mâle de sarcelle marbrée, qui plus est en parade nuptiale (petits mouvements de la tête d'avant en arrière en poussant un petit cri) alors qu'il n'y a aucun canard visible à 200 mètres à la ronde :-)

Dernier coup de jumelles et de longue-vue sur le plan d'eau pour voir un petit groupe de 6 spatules blanches en vol, de nombreux grands cormorans (race type), de 10 guifettes moustacs et d'une sterne hansel.


6ème jour : mardi 16 mars : Ouarzazate - Marrakech

Nous prenons la piste au nord de l'Aït Benhaddou ( à déconseiller même en 4X4 si vous n'avez pas de chauffeur !) pour voir de beaux paysages jusqu'à Talouet. Lors d'un arrêt au-dessus d'une vallée, j'observe quelques hirondelles de rochers et surtout une ammomane isabelline qui se pose à 20 m de moi. Je l'observe longuement à la longue-vue mais ne réussit pas à la digiscoper. Tant pis.
Aucun arrêt dans le Haut-Atlas :-(

Nous retournons l'après-midi à Marrakech sur la place centrale où je prends le temps d'observer à nouveau les nombreux martinets des maisons et martinets pâles qui se poursuivent sans prêter gare au tumulte de la foule.

 


7ème jour : mercredi 17 mars : Marrakech

Dernière matinée au Maroc :-((( J'en profite pour faire quelques photos depuis la chambre de l'hôtel avant de remballer mon matériel photo. À la prochaine.


Bulbul des jardins
(Pycnonotus barbatus)

Bulbul des jardins
(Pycnonotus barbatus)

Touterelle turque
(Streptopelia decaocto)

 


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© 2004 Hervé MICHEL